LE CORPS ET LES EMOTIONS
LES ÉMOTIONS, INTERFACE ENTRE NOTRE CORPS ET NOTRE CERVEAU
NB : On constate que le bonheur est l’émotion qui irrigue le mieux tout le corps. C’est dans cette émotion que nous apprenons le mieux.
Des chercheurs des Pays-Bas (1) se sont intéressés à l’activité musculaire présente dans le corps lors de la peur ou de la colère. Ils ont montré qu’il existe une séquence d’activation particulière liée à chaque émotion, ce que Lucy Vincent (2) nomme une « musculographie » des émotions.
Par exemple, les muscles des avant-bras se contractent plus lors de la colère alors que ce sont plutôt ceux des mollets lors de la peur. Et, plus étonnant, ce sont les mêmes muscles qui s’activent lors de la perception des mêmes émotions, sans qu’il y ait mouvement. Dans le cas d’une émotion vécue, ces patterns d’activation musculaire correspondent à des postures qui vont informer le cerveau sur un vécu émotionnel, une boucle corps-cerveau. Il y a donc un langage émotionnel du corps.
Figure 5 (d’après Huis In ‘t Veld et al., 2014)
Le système de codage du corps (Body Action Coding System) pour l’expression des émotions. Vue schématique des muscles impliqués dans l’expression de la peur et de la colère.
Les muscles impliqués dans l’expression de la colère sont indiqués sur la gauche en violet ; ceux impliqués dans l’expression de la peur sont indiqués sur la droite, en vert.
Une couleur plus foncée correspond à une plus grande participation. La position des électrodes est indiquée en rouge.
APPRIVOISER SES ÉMOTIONS :
Il est rare d’entendre une personne avouer qu’elle a peur (surtout dans le monde professionnel) et fréquent qu’une autre en pleurs s’excuse et parte se cacher. Car l’émotion est honteuse (un grand, ça ne pleure pas). Pour apprivoiser l’émotion, il suffit pourtant de 3 minutes pour se brancher sans jugement sur les sensations provoquées par nos émotions et observer ces grands courants qui traversent le corps sans s'y opposer.
La recette semble simple : boule au ventre, souffle coupé, étau qui se resserre, sont autant de sensations qu’il suffit d’accueillir et de décrire pour se sentir apaisé. Le Dr Stéphanie HAHUSSEAU, psychiatre, engagée dans des recherches au CNRS, explique ce pouvoir thérapeutique de l'acceptation de l'émotion par la dualité de notre système sympathique et parasympathique.
😀😂😍😓😡😒
Accepter l’émotion, observer sa respiration, lâcher prise et se laisser aller à pleurer mobilisent notre système parasympathique. Au contraire, évoque la psychiatre, si l’on tente de dominer, nier et repousser l’émotion, on est pris dans un système antagoniste entre “vouloir” (qui stimule alors le système nerveux sympathique et déclenche le stress) et “calmer” qui relève du système parasympathique.
Apprendre à s’écouter, se centrer sur ses sensations physiques, nommer ses émotions, et les accepter avec bienveillance n’est pas chose aisée car nous ne l’avons pas bien appris. Devenir observateur sans juger et sans s'opposer nécessite un « apprentissage ».
Ce chemin est nécessaire à tous ceux qui accompagnent les changements, coachs, formateurs ou managers. En réduisant le stress, cela permet d’oser sortir de sa zone de confort, de faire des choix cohérents et renforcer l’estime de soi.
- Elisabeth M. J. Huis In ‘t Veld, Geert J. M. van Boxtel and Beatrice de Gelder. « The Body Action Coding System II: muscle activations during the perception and expression of emotion » Front Behav Neurosci. 2014; 8: 330.
- Lucy Vincent. « Faites danser votre cerveau ! ». Odile Jacob, 2018
A bientôt pour le prochain blog et d'ici là, portez vous bien - mon site internet :
https://www.ecoutetonetre.net
Commentaires
Enregistrer un commentaire