L'ESTIME DE SOI
L'ESTIME DE SOI
D'après la conférence de Thomas d'ANSEMBOURG en Belgique les 21 & 22 juin 2018
Remerciements à Thomas d’ANSEMBOURG, conférencier, écrivain et formateur certifié en Communication non violente
L'estime de soi est la clé de la capacité d'accueil de la vie de soi et de l'autre ainsi que de la vie en général, la capacité à accueillir les critiques et les jugements, à dire "non" dans la bonne mesure, accepter également de recevoir un "non" et comprendre pourquoi. La capacité à accueillir sa colère et la colère de l'autre, à vivre avec la peur et d'apprendre à ne plus avoir peur d'avoir peur. La capacité à accueillir la solitude suite à différents évènements.
L'estime de soi est un enjeu de la société. Comment être un être complet sans estime de soi ?
L'estime de soi débute dans un encadrement familial comme un apprentissage d'une langue maternelle. Etre entouré d'amour, d'encouragement que l'on met au service des autres. Le résultat de beaucoup de présence aimante et d'amour. Et nous constatons en effet, pour la plupart d'entre nous, que nous avons été privé de cela. Le simple fait de dire "je ne t'aime pas car tu as fait cela à un enfant" va lui demander de changer sa façon d'être pour faire plaisir à son entourage. La phrase adéquate aurait été "je t'aime tel que tu et et rien au monde de ce que tu feras ou seras ne m'empêchera de t'aimer mais saches malgré tout que je ne suis pas d'accord avec ce que tu as fait".
La société d'aujourd'hui nous tend à penser que plus on en fait plus on va gagner de l'estime de soi. Mais pourquoi en faire tant ? Qu'est ce que cela apporte en réalité ?
La première réaction, c'est l'énervement… Pourquoi remettre en cause ce fonctionnement ?
Thomas d'ANSEMBOURG a réalisé qu'en faisant autant, il mettait 50% d'énergie à tenter de plaire aux uns et 50% d'énergie qui restait d'éviter de déplaire aux autres. Mais alors qu'est ce qu'il reste pour vivre ma vie personnelle = 0%.
La peur de déplaire !
Mais qu'est ce qui empêche l'estime de soi pour bien vivre ? Deux raisons, à savoir :
- la culture ambiante, les héritiers de notre passé (des guerres, des rapports de forces, de soumission, de misères, d'abus, l'époque industrielle, etc...) Bref, nous ne sommes pas là pour rigoler comme une sorte d'interdit à être joyeux, heureux. Mais la seule personne qui vous en empêche, c'est vous… De l'Auto-sabotage.
Quand on est heureux… C'est trop beau pour être vrai et du coup je ne contrôle rien alors quoi faire et bien je décide de ne plus être heureux (je le retire moi-même) comme si une partie de nous était en résistance. Cela demande du courage, d'humilité et de discernement. S'installer avec toutes les parties de son être "lumières" et "ombres". Constater le piège pour pouvoir en sortir !
Ce n'est pas confortable - le manque d'estime de soi au plus haut degré se reflète dans un EGO surdimensionné. L'autre côté est la timidité, s'effacer et ne pas apporter son avis, sa créativité, etc...
Certaines phrases entendues dans l'enfance telles que "tu serais gentil de ranger ta chambre, de mettre la table, de bien travailler à l'école". Ce type de phrase s'est encodée auprès de l'enfant de telle manière qu'il comprend "je t'aime que si tu ranges ta chambre". Tout cela crée un conditionnement. Notre inconscient alors nous manipule tel un pantin tiré par des ficelles. Bien souvent les parents manquent eux-mêmes d'estime de soi et recherchent à l'extérieur (au travers de leur(s) enfant(s)) la réponse.
Alors pour obtenir de l'amour, il nous faut "FAIRE" c'est le message que l'enfant reçoit. Et bien faire et beaucoup faire alors on nous aimera encore plus et nous voilà parti dans l'engrenage.
Plus tard, en tant qu'adulte… Il faut faire vite et bien pour que mon employeur soit content de moi. Mais est ce que je m'aime pour ce que je suis ou ce que je fais (attention au Burn Out). Nous avons donc besoin de ce travail de ce discernement ( vivre doucement et tranquillement). Il y a une dimension spirituelle à tout cela. Dans ce monde, chaque être vivant est digne d'amour, de respect et d'attention. Avoir de l'empathie pour l'autre avant d'entendre ce qu'il a à exprimer. Sortir du FAIRE pour ETRE !
Accueillir la différence pour pouvoir grandir (hypersensibilité, etc...) à la fois sa différence et celle de l'autre. Capacité d'accueil de soi et de l'autre à travailler au travers de l'estime de soi - c'est un enjeu de sécurité publique ! Comment nos systèmes ont généré des poches de frustration telles que les enfants de chez nous arrivent à exprimer leurs frustrations par une telle violence (terrorisme) ? On a besoin de laisser exprimer dans le respect ces colères, ses frustrations.
- La capacité à dire "NON" mais voilà dire "OUI" c'est rentrer dans le moule et donc ne pas être refoulé. Apprendre à dire "NON" avant que cela déborde et cela demande à être apprécié pour ce que l'on est et non pour ce que l'on fait !
La gestion des émotions : accepter les émotions de soi et des autres plutôt que de se conforter dans un monde de "Bisounours" qui n'est pas la réalité - Nous n'avons jamais de conflits. "Mieux vaut un couple de friction qu'un couple de fiction" ainsi parlait une amie psychothérapeute de thomas d'ANSEMBOURG. Accueil et ouverture en toute conscience pour vivre ses émotions, ce n'est pas confortable mais c'est énormément positif.
Réaliser que derrière de la colère, il y a de la peur. A la fois de soi et de l'autre également.
Lâcher les rapports de force, accepter la différence, partager, échanger, trouver des solutions progressivement afin que ce soit réalisable.
Revisiter nos choix, réaligner nos priorités et si notre boussole interne nous indique d'aller par là alors nous y allons, nous sondons, nous goûtons, nous testons, peut-être nous abandonnerons un peu de l'ancien… Si nous avons cette capacité à attirer à nous ce qui nous fait vibrer c'est que nous commençons à nous aimer et nous écouter. Nous avons tous un élan de vie (vivre dans un profond contentement de soi). Apprendre à ralentir et s'ouvrir au discernement dans le calme introduit par ce ralentissement. Se réconcilier avec soi-même et retrouver sa nature généreuse avec soi et les autres.
Un exemple de ralentissement certes forcé mais qui a conduit de l'état de "JE" à l'état de "NOUS". Grâce à leur immobilité, ces personnes ont su s'intérioriser et devenir plus grand. Mandela est resté emprisonné pendant 27 ans et n'a jamais reproché au magistrat son incarcération et pas une seule fois l'idée de vengeance de l'EGO. Il lui a proposé plutôt une collaboration pour arrêter les criminels, le "JE" est devenu "NOUS". un "NOUS" nourrissant, consultant, soutenant !
Enfant, nous avons grandi en nous calquant sur le modèle des parents et nous avons quitté la ligne de notre élan de vie pour subir un "enfer-mement", une vie monotone qui se répète et devient anesthésiante. Le risque est dans le "il faut", "je dois" qui met en marche les mécanismes compensatoires (tensions qui sont masquées par des traitements, etc...) parce que je manque de discernement pour sentir et conserver mon élan de vie.
Nous avons crée une société qui compense plus le mal-être qu'elle nourrit le bien-être !
Besoin de démanteler notre système de pensée en restant conscient et le reconstruire tout en se laissant rêver et se laisser le contempler. Vous voulez vivre avec intensité et ne plus rester dans la monotonie.
Tout nait d'un rêve !
Pour sortir des "enfer-mements", en communication non violente, 4 pièges sont à éviter :
- le jugement (tant que je me juge, je suis nul(le) - j'ai besoin de me faire confiance...)
- la croyance (un jugement endurci)
- pensée binaire (la division : je suis ça ou ça - se mettre dans une case)
- il faut, je dois (l'impératif)
Cela demande de dépasser nos habitudes, nos blessures, nos "enfer-mements" avec bienveillance et ancrer notre élan de vie.
Trouver le courage de faire ce que vous rêver de faire, prenez ce temps pour vous, sortez de votre zone de confort, dépassez vos peurs, confrontez, osez !
Chantez, dansez, faîtes de l'improvisation pour vous rapprocher de la vie. Restez disponible avec le vivant en vous. Restez émerveillé et propagez autour ce vous ce même émerveillement.
MERCI
Cet article provient de la conférence dont le lien est ci-dessous :
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